Un travailleur déplace des chariots à bagages à l'extérieur de l'aéroport international de Vancouver. LA PRESSE CANADIENNE/Darryl Dyck.
Un travailleur déplace des chariots à bagages à l'extérieur de l'aéroport international de Vancouver. LA PRESSE CANADIENNE/Darryl Dyck.

Le gouvernement de la Colombie-Britannique a plus que quadruplé le financement des services aux nouveaux arrivants, passant de 6 millions à 25,6 millions de dollars par an, en partenariat avec 30 organisations dans toute la province.

L’augmentation du financement, annoncée en mars, est répartie entre deux programmes : 12,2 millions de dollars pour le programme Safe Haven, qui dessert les demandeurs d’asile et les réfugiés, et 13,4 millions de dollars pour le programme B.C. Newcomers, qui se concentre sur les titulaires de permis de travail et d’études, les candidats à l’immigration entrepreneuriale, entre autres.

Au total, les programmes devraient desservir plus de 40 000 personnes par an, contre 26 000 en 2021-22, selon la province.

La Colombie-Britannique a également considérablement élargi son soutien multilingue aux immigrants de divers horizons, offrant désormais des services dans plus de 220 langues par l’entremise d’interprètes formés.

Meheret Basrit, directrice principale du développement communautaire chez DIVERSEcity, un organisme de bienfaisance basé à Surrey qui dirige le programme Safe Haven dans le Lower Mainland, a déclaré qu’elle était enthousiaste à propos des changements apportés aux soutiens en santé mentale. Dans le cadre des nouveaux programmes, les Ukrainiens fuyant la guerre, ainsi que les détenteurs de visas réguliers et les réfugiés, seront admissibles à des consultations cliniques pour faciliter leur intégration.

« Parce que historiquement, les demandeurs d’asile font face à des obstacles supplémentaires et à des vulnérabilités dans leur processus de demande, il y a un énorme impact sur leur santé mentale. Ils viennent d’un passé de traumatismes de guerre ou ont dû fuir leur pays », affirme M. Basrit.

« Une fois qu’ils arrivent ici, ils font face à de nombreuses contraintes financières, à l’accès à l’emploi, et parfois ils font également face à l’exploitation. »

Jen Romero, coordonnatrice de programme chez Archway Community Service, fait écho aux commentaires de M. Basrit, affirmant que les nouveaux programmes leur permettront d’offrir de l’aide à un plus grand nombre de personnes. Elle ajoute que leurs clients viennent de nombreux milieux linguistiques différents et qu’il est important de leur offrir de l’aide dans leur langue maternelle.

Au-delà du soutien en santé mentale, M. Basrit déclare que Safe Haven abordera les défis liés à l’établissement et à l’intégration, à la recherche d’emploi et à l’apprentissage linguistique. Il introduit également un nouveau service de recherche et de coordination de logements, qui aidera les nouveaux arrivants à trouver tout, des séjours d’urgence à l’hôtel aux options de logement subventionné à long terme.

M. Basrit affirme que toute personne qui se trouve au Canada depuis 60 jours ou moins aura droit à un hébergement d’urgence pendant quatre jours au maximum. C’est une amélioration, mais M. Romero dit de son côté que c’est loin d’être la situation idéale. Compte tenu de la crise actuelle du logement, la plupart des nouveaux arrivants ont du mal à trouver un logement rapidement et M. Romero ajoute que beaucoup se retrouvent dans des refuges d’urgence pendant qu’ils cherchent.

« …ils ne sont pas culturellement appropriés ou, lorsqu’ils le sont, cela peut être très traumatisant et déclencheur pour les personnes venant de milieux difficiles de séjourner dans de tels environnements. »

Il peut également être difficile pour les nouveaux arrivants de trouver un emploi et de commencer à gagner un revenu, ce qui pose un autre défi pour trouver un logement à long terme, selon M. Romero.

Un autre défi majeur auquel les gens sont confrontés est l’accès aux soins de santé. Dans le cadre de Safe Haven, DIVERSEcity aidera les demandeurs à naviguer dans le programme fédéral de santé intérimaire et à trouver des cliniques et des médecins de famille.

« Ces services améliorés sont très importants et aideront à combler les lacunes actuelles en matière de services », dit M. Basrit.

DIVERSEcity a également collaboré avec huit organisations pour faciliter les activités culturelles quotidiennes. Selon M. Basrit, les clients se sentent beaucoup plus en sécurité lorsqu’ils interagissent avec quelqu’un qui est déjà familier avec la culture et le contexte d’où ils viennent.

L’organisme de bienfaisance recrute également un conseillé communautaire axé sur la communauté LGBTQ, un travailleur de soutien axé sur les femmes et un conseillé juridique pour aider aux demandes de réfugiés.

« L’intention est vraiment de tirer parti de l’expertise de nos partenaires communautaires et de s’assurer que nous avons un impact étendu au sein de la communauté », a déclaré M. Basrit.

Le programme B.C. Newcomers est une refonte d’un programme anciennement connu sous le nom de B.C. Settlement and Integration Services. Sous son nouveau nom, B.C. Newcomers offrira des services améliorés axés sur l’intégration des nouveaux arrivants sur le marché du travail.

Il aide également les gens à se faire de nouveaux amis et les guide sur les cultures et les coutumes locales, dit M. Basrit.

Elle et M. Romero affirment tous les deux que l’augmentation du financement annuel arrive à un moment crucial.

« La tendance c’est que nos communautés vivent avec une augmentation toujours croissante des demandeurs d’asile », a déclaré M. Romero.

En 2023, le Canada a accepté 37 222 réfugiés, contre 28 272 l’année précédente, selon IRCC.

L’Agence des Nations Unies pour les réfugiés rapporte que 108,4 millions de personnes ont été déplacées de force dans le monde en 2022 en raison de persécutions, de conflits, de violences, d’impacts climatiques, de violations des droits de la personne et d’évènements perturbant gravement l’ordre public.

______________________________________________

Radha Agarwal est une correspondante de New Canadian Media basée à Vancouver, actuellement en stage chez Black Press Media. Le texte a été initialement publié en anglais. Traduction de Pierre Michaud.

Radha Agarwal est une journaliste multimédia, photographe documentaire et cinéaste d'origine sud-asiatique. Elle a complété un diplôme d'études supérieures en journalisme visuel de l'Université...