Nav Bhatia, le superfan des Raptors, a assisté à tous les matchs à domicile des Raptors de Toronto depuis plus de 25 ans. (Photo courtoisie)

La vie de Nav Bhatia est un succès canadien hors du commun.

Passant de la persécution à être admiré par des millions de personnes, et de la lutte pour trouver du travail à la représentation d’une équipe de la NBA aux côtés de personnalités comme Drake, il incarne l’idée que tout est possible.

Le superfan emblématique des Raptors de Toronto a certainement mérité son titre : depuis 1995, l’homme de 72 ans a assisté à tous les matchs à domicile de l’équipe de basketball pendant plus de 25 ans. Avec une seule absence en 2021 en raison de l’épidémie de COVID-19, il est une présence enthousiaste et remarquée sur le bord du terrain à chaque fois que l’équipe joue à domicile.

Il a été nommé Ambassadeur mondial de Basketball Canada en 2019, et il est devenu le premier fan de la NBA à recevoir une bague de championnat après la victoire de l’équipe la même année.

Aujourd’hui, il est connu au Canada et reconnu par les fans de basketball du monde entier, mais Bhatia n’a pas eu la vie facile en début de parcours, comme il l’a partagé dans une interview exclusive avec New Canadian Media.

« Je suis arrivé ici en 1984 et comme vous le savez, en Inde, c’était une période très difficile pour les Sikhs », a-t-il dit. « C’est à ce moment-là que le génocide se produisait et que les Sikhs étaient massacrés, et il n’y avait pas d’endroit sûr pour les Sikhs chez eux ou au temple. Leurs entreprises étaient incendiées. »

Après avoir déménagé à Toronto, Bhatia n’a pas été accueilli avec le même amour et la même adoration qu’il reçoit des Canadiens aujourd’hui.

« J’étais ingénieur en mécanique, mais je n’ai pas pu trouver de travail », dit-il. « Personne ne voulait embaucher un Sikh avec un turban. »

Même avec son prestigieux parcours professionnel en Inde, Bhatia a été forcé de faire des petits boulots pour s’en sortir au Canada – il a peint des murs, fait de l’aménagement paysager et nettoyé des toilettes, avant de décrocher un emploi de vendeur de voitures.

« C’était le moment le plus sombre de ma vie au Canada, le jour où j’ai commencé mon travail de vendeur de voitures », a déclaré Bhatia. « Les autres vendeurs blancs se moquaient de moi, m’interpellaient par des insultes raciales, et ce jour-là, c’était mon jour le plus sombre. »

Bhatia dit que ses prières lui ont donné l’énergie dont il avait besoin pour affronter l’adversité de front et réussir.

Nav Bhatia : « C’est à ce moment-là que j’ai commencé ma carrière et vendu 127 voitures. »

« C’est à ce moment-là que j’ai commencé ma carrière et vendu 127 voitures », dit-il. « Un record à l’époque, et toujours un record. Ensuite, je suis devenu le meilleur vendeur du pays, le meilleur gestionnaire du pays et maintenant, avec la grâce de Dieu, je possède cinq concessionnaires Hyundai et Genesis. »

Aujourd’hui, en tant qu’homme d’affaires accompli, Bhatia croit au partage de son succès avec les autres. Il travaille avec World Vision Canada, qui soutient l’éducation des filles dans les pays pauvres par le biais de programmes tels que Rise Up Daughters of India, dont Bhatia est l’ambassadeur.

« Je pense que la pauvreté est la plus grande maladie au monde, mais Dieu nous a donné un moyen de la résoudre en la finançant, en trouvant un moyen, et c’est ce que nous essayons de faire », déclare Bhatia.

« Dieu m’a béni. Je veux le partager. Je veux m’assurer que je peux avoir un impact sur les enfants qui n’ont pas cette opportunité parce que je crois que chaque enfant, en particulier les filles, mérite une éducation. »

Il dirige également sa propre organisation à but non lucratif, la Nav Bhatia Superfan Foundation.

« Nous construisons des terrains de basketball pour que les enfants puissent jouer au basketball et ne pas gaspiller leur temps et leur énergie à traîner dans les centres commerciaux ou avec les gangs ou quelque chose comme ça », déclare Bhatia. « Nous inspirons des milliers d’enfants chaque année. Nous leur donnons l’impression d’être un joueur de la NBA ou de la WNBA, et nous allons continuer à le faire. »

Aujourd’hui, les fans du monde entier peuvent regarder n’importe quel match à domicile des Raptors et il sera là, à encourager l’équipe et à faire monter l’ambiance dans la foule.

Son amour pour le basketball lui a valu de nombreux éloges. En plus d’être nommé Ambassadeur mondial de Basketball Canada, il a été intronisé au légendaire Naismith Memorial Basketball Hall of Fame, et sa loyauté inébranlable envers les Raptors de Toronto lui a valu une bague de championnat en 2019.

Il est également le sujet du documentaire de 2021 Superfan: The Nav Bhatia Story, mettant en vedette des icônes des Raptors telles que Vince Carter, Nick Nurse et Isiah Thomas.

Plus récemment, Bhatia a publié ses mémoires, le best-seller Heart of a Superfan. Le livre raconte toute son histoire, de son enfance précoce à Delhi à la façon dont il a gagné son propre siège au bord du terrain dans la Scotiabank Arena.

Le but du livre, dit-il, est d’inspirer les lecteurs.

« Quelqu’un peut le lire en Égypte, quelqu’un peut le lire en Inde, quelqu’un peut le lire à Singapour et tous peuvent se reconnaître. », affirme Bhatia, qui ajoute que n’importe qui peut surmonter les obstacles et réussir comme il l’a fait.

Bhatia continuera à utiliser sa plateforme et son influence pour aider à construire un monde meilleur et un meilleur Canada.

« Nous avons quelques failles au Canada, mais nous sommes toujours le meilleur pays du monde », a-t-il dit. « Beaucoup de pays dans le monde nous envient, et nous devons continuer à travailler dur pour que le Canada puisse continuer à être le meilleur pays au monde. »

Texte initialement publié en anglais. Traduction de Pierre Michaud.

Amir Said est un journaliste basé à Calgary. En tant que Canadien de première génération, il se distingue par ses perspectives uniques et ses expériences vécues, qu'il applique à son travail de...